Qu’est-ce qu’un exploit en sécurité informatique ?
Un exploit informatique, aussi appelé code d’exploitation, est un code permettant à un cybercriminel ou à un malware d’exploiter une faille de sécurité présente dans un logiciel, une application ou un système informatique.
En effet, la plupart des programmes informatiques présentent des vulnérabilités. Bien que les développeurs tentent de détecter et de corriger celles-ci au fur et à mesure, il arrive que certaines failles restent inaperçues. L’exploit est donc l’outil qui va permettre au hacker de tirer parti de ces vulnérabilités logicielles afin de commettre une cyberattaque.
Un exploit informatique n’est pas malveillant en tant que tel. Néanmoins, dans la plupart des cas, il est utilisé par les cybercriminels dans le but d’infecter un appareil ou de nuire à un système informatique.
Quelle est la différence entre une faille, un exploit et un logiciel malveillant ?
Une faille de sécurité est une vulnérabilité présente dans un logiciel ou un réseau informatique. Celle-ci est laissée involontairement par les développeurs et peut même être créée par inadvertance par les utilisateurs, par exemple via des paramètres de confidentialité mal configurés sur les réseaux sociaux. Un exploit désigne quant à lui un code ou un programme permettant d’exploiter cette vulnérabilité.
Si un cybercriminel exploite une faille avec succès, il peut ensuite infecter le programme à l’aide d’un logiciel malveillant, dans le but de prendre le contrôle du système ciblé ou de voler des données confidentielles. Il peut s’agir d’un virus, d’un logiciel espion, d’un rançongiciel ou de tout type de programme destiné à corrompre votre système.
Par ailleurs, un cybercriminel n’a pas toujours besoin de recourir à un exploit pour attaquer une faille logicielle : il peut par exemple mettre un site web hors service par le biais d’une attaque DDoS (déni de service distribué).
Comment fonctionne un exploit ?
Si l’on compare le système de sécurité d’un réseau à un ensemble de verrous destinés à protéger une maison, une faille de sécurité est comme une fenêtre laissée ouverte par inadvertance. En suivant la même comparaison, un exploit désigne l’échelle utilisée par les hackers pour atteindre cette fenêtre et s’introduire dans la maison.
Comme indiqué plus haut, un exploit n’est efficace que si le programme visé dispose d’une faille de sécurité : sans vulnérabilité, un exploit est donc inutile. De la même façon que si une fenêtre est fermée, l’échelle permettant d’y accéder ne sera d’aucune utilité. De plus, toutes les failles ne sont pas exploitables, il s’agit donc pour le hacker de trouver la “bonne” faille qui lui permettra de pénétrer dans un système.
Pour ce faire, les cybercriminels procèdent généralement à l’aide de kits d’exploits vendus sur le dark web. Ces programmes sont alors dissimulés dans des publicités malveillantes, des fichiers téléchargeables ou encore des e-mails de phishing. Une fois installé sur l’appareil de l’utilisateur, le kit d’exploit analyse celui-ci à la recherche de vulnérabilités système. Lorsqu’une faille est trouvée, le logiciel utilise alors l’exploit adapté pour s’y introduire et y déployer des programmes malveillants.
Types d’exploits
Il existe deux catégories principales d’exploits : connus et inconnus.
- Les exploits connus sont des exploits qui ont déjà été détectés auparavant par des chercheurs en cybersécurité. Ceux-ci sont répertoriés au sein d’une liste de vulnérabilités connues, afin d’être portés à la connaissance de tous. Ils peuvent ainsi être empêchés à l’aide de correctifs de sécurité mis en place par les développeurs, puis publiés sous forme de mises à jour logicielles. Néanmoins, si les utilisateurs tardent à appliquer ces mises à jour, ces failles peuvent toujours être exploitées par les cybercriminels.
- Les exploits inconnus, également appelés exploits zero-day, sont utilisés par les cybercriminels lorsqu’ils découvrent une nouvelle vulnérabilité, tant que celle-ci est encore inconnue des développeurs. Les hackers tentent de garder ces vulnérabilités inconnues le plus longtemps possible afin d’être en mesure de les exploiter durant de longues périodes. Ces exploits sont bien plus dangereux, car il n’existe aucun correctif de sécurité pour y remédier jusqu’à ce qu’ils soient découverts.
Exemples d’exploits
Voici deux exemples d’exploits majeurs, à l’origine de cyberattaques qui ont marqué l’histoire de la cybersécurité.
EternalBlue
L’exploit EternalBlue a été initialement développé par la NSA, puis dérobé par le groupe de pirates Shadow Brokers avant d’être diffusé en mars 2017. Le correctif de sécurité n’ayant pas été appliqué à temps par de nombreuses entreprises, il a servi de porte d’entrée aux cybercriminels pour mener deux des attaques les plus dévastatrices : WannaCry, qui a infecté des centaines de milliers d’appareils dans 150 pays, et les souches de ransomware Petya / NotPetya, qui ont causé plus de 10 milliards de dollars de dégâts.
BlueKeep
Cette faille exploitable au sein du protocole Microsoft RDP, qui permet l’accès au bureau à distance, permettait aux hackers de se connecter à distance à l’ordinateur de leur cible. Microsoft a alerté le public sur cet exploit en mai 2019 et un correctif a été développé pour remédier à cette vulnérabilité.
Comment identifier un exploit informatique ?
Bien que la définition d’un exploit soit de tirer profit d’une vulnérabilité invisible pour les utilisateurs, certains signes peuvent indiquer la présence d’un exploit dans votre système et doivent être surveillés avec vigilance :
- Une baisse de performance significative de votre appareil ;
- Une modification inattendue des paramètres ;
- L’apparition de nombreuses fenêtres contextuelles (ou fenêtres pop-up) ;
- Une perte importante de l’espace de stockage de votre appareil.
Comment empêcher les hackers d’utiliser un exploit ?
S’il est difficile de contrer un exploit lorsqu’un attaquant est déjà parvenu à exploiter une faille de sécurité, vous pouvez néanmoins prendre certaines mesures essentielles pour éviter que cela ne se produise.
- Maintenez tous vos logiciels à jour: il s’agit d’une règle d’or en matière de cybersécurité. Les mises à jour logicielles contiennent des correctifs essentiels que les développeurs conçoivent dès qu’ils prennent connaissance d’une vulnérabilité dans leur programme. En réalisant toujours les mises à jour en temps et en heure, vous vous assurez une meilleure défense contre les potentielles cyberattaques.
- Ne cliquez jamais sur les liens suspects: que vous ayez reçu un e-mail inhabituel vous incitant à cliquer sur un lien, un message inquiétant d’un proche ou que vous ayez atterri sur un site web douteux, faites preuve de bon sens et évitez de cliquer sur un lien dont la source ne semble pas fiable.
- De la même façon, ne téléchargez pas de pièces jointes provenant d’expéditeurs inconnus : vous réduirez ainsi fortement les risques d’être infecté par un logiciel malveillant ou d’ouvrir la porte à un kit d’exploit.
- Veillez à utiliser des mots de passe sécurisés pour protéger vos comptes et vos appareils. Il s’agit d’une règle essentielle à appliquer pour empêcher les accès non autorisés à votre système.
- Utilisez la fonction Protection Anti-menaces Pro de NordVPN: celle-ci permet d’analyser et de détecter les logiciels malveillants susceptibles d’infecter votre appareil, mais aussi de bloquer les publicités agaçantes et malveillantes susceptibles de contenir des kits d’exploits.
Si vous avez du mal à créer de nouveaux mots de passe uniques et sécurisés ou si vous craignez de ne pas vous en souvenir, utilisez le gestionnaire de mots de passe NordPass. Cet outil permet de stocker vos mots de passe, clés d’accès, informations de cartes de crédit et autres données en toute sécurité à l’aide du chiffrement de bout en bout (E2EE). Sa fonctionnalité de générateur de mots de passe permet de créer des mots de passe robustes à votre place en un clic.
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