Une étude NordVPN le montre : les utilisateurs se sentent “suivis” par leurs appareils

Le cross-device tracking, ou suivi inter-appareils, est une stratégie marketing qui permet de suivre les utilisateurs sur plusieurs appareils, tels que leur téléphone, smart TV, tablette et ordinateur personnel. Les spécialistes du marketing utilisent le cross-device tracking pour profiler les utilisateurs sur l’ensemble de leurs appareils, ce qui leur permet de mieux comprendre le consommateur et de le cibler plus efficacement.

Toutefois, les experts en cybersécurité remettent en question le cross-device tracking en raison de son manque de transparence et de respect de la vie privée.

Le cross-device tracking fait appel à plusieurs techniques, telles que les cookies, les pixels de suivi et le fingerprinting, qui permettent de relier l’activité de l’utilisateur sur plusieurs appareils. L’approche la plus préoccupante consiste à utiliser des balises ultrasoniques : des sons inaudibles contenant des données codées par lesquelles un dispositif d’écoute peut recevoir des informations. Les humains ne peuvent pas entendre ces sons car leur fréquence est trop élevée (généralement supérieure à 18 kHz), mais ils peuvent être détectés par divers appareils connectés, comme votre téléphone ou votre ordinateur portable.

Par exemple, vous regardez la télévision lorsqu’une publicité pour un dentifrice est diffusée. Sans que vous le sachiez, le spot contient des balises ultrasoniques intégrées. Pendant la diffusion de la publicité, le micro de votre téléphone écoute les balises (s’il dispose des autorisations nécessaires). Vous prenez votre téléphone, allez sur les réseaux sociaux et voyez la même publicité que celle que vous venez de voir à la télévision. Une coïncidence ? Non, il s’agit simplement d’un marketing très avancé et élaboré.

Une récente enquête menée par NordVPN dans 11 pays prouve que le suivi inter-appareils impliquant des balises ultrasoniques est très répandu. Près de 35% des Français ont déclaré avoir remarqué des publicités sur leurs appareils pour un produit/service dont ils avaient récemment parlé ou qu’ils avaient vu à la télévision, mais qu’ils n’avaient pas recherché sur cet appareil.

Une situation inquiétante pour une partie des répondants (32%), qui après avoir remarqué de telles publicités, ont avoué s’être sentis “suivis”. Près de 10% des sondés ont même ressenti de la peur en voyant ces annonces ciblées.

Par ailleurs, une proportion notable de Français (34%) a répondu se sentir “neutre” face à l’affichage de ces publicités, un chiffre plus élevé que dans les autres pays interrogés.

Tandis que 20% des Américains et 22% des Espagnols ont déclaré être “heureux de recevoir des publicités sur des sujets qui les intéressent”, c’est seulement le cas de 11% des répondants français.

Lorsqu’on leur demande sur quels appareils les utilisateurs ont le plus remarqué de publicités ciblées après avoir parlé d’un sujet ou vu une publicité à la télévision, la majorité des répondants (75% en moyenne) affirme qu’il s’agit de leur smartphone :

• 68% des Français,
• 65% des Allemands,
• Voire jusqu’à 81% pour les Britanniques.

Il est intéressant de noter qu’une grande partie des Français (62%) a également remarqué ce type de publicités sur ordinateur, une proportion beaucoup plus importante que dans les autres pays (52% en moyenne).

Les résultats du sondage montrent également que les répondants italiens (59%), allemands (52%) et français (52%) étaient majoritairement conscients qu’ils pouvaient restreindre les autorisations de leur téléphone pour l’empêcher de les écouter. Ce n’est pas le cas des autres marchés, notamment en Suède où ils ne sont que 25% à avoir répondu par l’affirmative.

L’idée que vos appareils vous suivent à votre insu et communiquent entre eux pour vous présenter des publicités ciblées est déconcertante. Toutefois, la bonne nouvelle est que vous pouvez prendre plusieurs mesures pour limiter le suivi inter-appareils et mieux contrôler votre vie privée. Voici comment réduire le suivi inter-appareils :

• Passez en revue les autorisations de vos applications. Vous ne pouvez pas empêcher les balises ultrasoniques d’émettre des fréquences sonores autour de vous. En revanche, vous pouvez empêcher vos appareils de les écouter. Vérifiez les autorisations que vous avez données aux applications de votre téléphone et soyez attentif aux autorisations d’accès à votre microphone. Par exemple, votre application Google Chrome a-t-elle besoin d’accéder à votre micro ? Si ce n’est pas le cas, modifiez les autorisations de l’application pour améliorer votre confidentialité.
• Lisez attentivement les politiques de confidentialité. Même s’il est tentant de passer outre, l’examen des règles de confidentialité d’une application peut vous protéger contre les écoutes de votre téléphone. Vérifiez si la politique de confidentialité mentionne le micro de votre téléphone et à quelles fins il sera utilisé. Si l’accès à votre microphone n’a pas de sens pour une application particulière, il peut s’agir d’un signal d’alarme. Recherchez les mentions de “sons inaudibles” : les entreprises ne parleront pas toujours de “suivi par ultrasons” pour ne pas alerter les utilisateurs.
• Utilisez un VPN. Un VPN n’empêchera pas votre téléphone de vous écouter, mais il renforcera votre confidentialité et votre sécurité globales en ligne. Un VPN sécurise votre activité sur Internet grâce au chiffrement et masque votre adresse IP, dissimulant ainsi votre activité à votre fournisseur d’accès, aux gouvernements et à d’autres tiers. De plus, NordVPN propose désormais Protection Anti-menaces Pro : une fonction de cybersécurité avancée qui bloque les liens malveillants, les publicités agaçantes et les traqueurs web.

NordVPN a interrogé 10 808 personnes dans 11 pays : France, Espagne, Italie, Pays-Bas, Allemagne, Australie, Canada, Pologne, Suède, Royaume-Uni et États-Unis. Une agence externe a mené plusieurs études entre le 23 février et le 7 mars 2023. Les personnes interrogées devaient répondre à une série de questions sur la publicité et le suivi inter-appareils. Les échantillons étaient représentatifs de la population adulte du pays concerné (18 ans et plus).

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