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Le test de Turing : son histoire et son utilisation

Le test de Turing vise à déterminer si une intelligence artificielle est capable de raisonner à la manière d’un être humain. Ce test, qui met en scène deux humains et un ordinateur, est à la base des recherches sur l’IA et trouve encore son application aujourd’hui. Comment fonctionne le test de Turing ? Est-il suffisant pour qualifier une machine d’intelligence artificielle ? Retrouvez toutes nos explications.

Le test de Turing : son histoire et son utilisation

Qu’est-ce que le test de Turing ?

Le test de Turing est un test conçu pour déterminer si un ordinateur est capable d’imiter la capacité de raisonnement d’un être humain, notamment à travers ses capacités conversationnelles.

Ce test consiste à mettre en communication, à l’aveugle, une personne avec deux interlocuteurs : un autre humain et une intelligence artificielle. Si le candidat ne parvient pas à faire la différence entre l’homme et la machine, alors on considère que cette dernière passe le test de Turing avec succès.

Quelle est l’histoire du test de Turing ?

Le test de Turing a été proposé en 1950 par le mathématicien et cryptologue britannique Alan Turing, dont les recherches sont considérées comme fondatrices de l’apprentissage automatique. Turing a présenté ce test dans un article intitulé Computing Machinery and Intelligence (Informatique et Intelligence) alors qu’il exerçait à l’Université de Manchester.

Le test trouve ses fondements dans un jeu théorisé par Turing, qu’il intitule Jeu de l’imitation (Imitation Game). Dans ce jeu, un candidat (homme ou femme) pose des questions sous forme écrite à deux interlocuteurs, un homme et une femme, se trouvant dans une autre pièce. Ces deux personnes sont chargées de répondre aux questions, puis le candidat “interrogateur” doit déterminer lequel de ses interlocuteurs est un homme et lequel est une femme.

Sur ce principe, Turing se demande alors s’il est possible de tester la capacité des machines à “penser” en remplaçant l’un des deux répondants par un ordinateur, l’objectif de ce dernier étant de convaincre l’interrogateur qu’il est humain.

Comment se déroule le test de Turing ?

Le test de Turing implique la mise en place de trois terminaux. L’un d’entre eux est géré par un humain chargé de poser des questions, tandis que les deux autres, isolés physiquement du premier, doivent y répondre. L’un est opéré par un humain, l’autre par un ordinateur.

Au bout d’un certain laps de temps ou d’un certain nombre de questions, l’humain ayant le rôle de l’interrogateur est invité à désigner lequel des répondants est humain et lequel est une machine.

Au terme de plusieurs tests, si l’interrogateur a répondu correctement dans moins de la moitié des cas, cela signifie qu’il estime que la machine démontre des comportements “aussi humains” que l’interlocuteur humain. Elle est alors considérée comme dotée d’une intelligence artificielle et réussit le test.

Quelles sont les limites du test de Turing ?

Le test de Turing a été critiqué au fil des ans, notamment parce qu’historiquement, la nature des questions devait être limitée pour qu’un ordinateur puisse faire preuve d’une intelligence semblable à celle de l’homme. Pendant de nombreuses années, un ordinateur ne pouvait obtenir un score élevé que si l’auteur des questions formulait celles-ci de manière à ce qu’elles aient une réponse par “oui” ou par “non” ou qu’elles se rapportent à un domaine de connaissance précis. Lorsque les questions étaient ouvertes et nécessitaient des réponses de type conversationnel, il était moins probable que le programme informatique parvienne à tromper l’interrogateur.

En outre, un programme tel qu’ELIZA pourrait réussir le test de Turing en manipulant des symboles qu’il ne comprend pas entièrement. Le philosophe John Searle, à travers l’expérience de la chambre chinoise, a prouvé que cela n’était pas suffisant pour identifier une intelligence comparable à celle des humains. Dans cette expérience, le sujet se trouve dans une pièce contenant des symboles chinois et dispose d’un manuel comprenant des consignes de type “questions-réponses”. Selon cet exemple, il serait alors en mesure de formuler une réponse adéquate à la question écrite d’un locuteur chinois, sans pour autant comprendre cette langue.

Comment le test de Turing est-il mis en place aujourd’hui ?

Bien que de nombreuses variantes du test de Turing aient vu le jour au fil des années, le test est toujours mis en place dans sa forme originale dans le cadre de certaines recherches ou compétitions.

  • Depuis 1990, le prix Loebner désigne chaque année le programme informatique considéré le plus similaire à un humain, d’après les règles standard du test de Turing.
  • En 2018, la technologie Google Duplex, une fonctionnalité inhérente à Google Assistant, a pris rendez-vous par téléphone avec un coiffeur devant une foule de 7 000 personnes. La réceptionniste n’était pas consciente que son interlocuteur n’était pas humain. Cette démonstration est donc considérée par certains comme une réussite moderne au test de Turing, bien qu’elle n’ait pas eu lieu sous le même format que le test originel.
  • Enfin, le CAPTCHA peut être considéré comme un test de Turing inversé, dans la mesure où il implique un utilisateur humain devant convaincre une machine qu’il est bien humain.

Questions fréquentes

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